Episode 2: le POCHTRONOr oyez, or oyez.
Tout d'abord, une mise au clair nécessite absolument d'être faite, ainsi que la plus vigoureuse protestation contre la bureaucratie minable qui gère les élections dans ce Comté, qui nous a forcés à tronquer le nom de notre belle liste, au seul motif qu'il était trop long... Trop long, franchement, comme si c'était un motif ! Non, nous sommes persécutés par le pouvoir en place, voilà la vérité que nous voulons clamer bien haut et bien fort !
Enfin, rétablisson la vérité: le seul, le vrai véritable nom de notre liste est:
Poitevins Organisés pour Cultiver l'Heureuse Tradition se Raréfiant d'une Oenologie Naturelle (P.O.C.H.T.R.O.N.)Et maintenant, le programme... Comme tous ceux qui n'ont jamais mis les pieds au conseil ne peuvent pas se l'imaginer, il y a de graves problèmes de communication et d'organisation au sein du Conseil, nous avons donc, et nous allons la présenter devant vous, LA solution: une charte organisant très simplement et très précisément les déplacements au sein du castel de Poitiers:
De la circulation dans le château de Poitiers: Au premier étage, le Connétable doit céder la priorité au Bailli lorsqu’ils se croisent. Mais il faut noter que ça n’est pas valable si le Bailli porte des vêtements verts, ce mauvais goût le faisant passer son tour. Au deuxième étage, ils inversent les rôles.
Le Porte-Parole, s’il a des papiers en main, est toujours prioritaire tant qu’il reste dans le couloir central pour aller faire une déclaration à la populace ébahie et en délire. S’il quitte ce couloir avec les papiers en main et est aperçu par le Capitaine, celui-ci lui fera faire dix pompes avant de le renvoyer au boulot à coup de pieds.
Les mardi impairs, les Conseillères cèdent le passage à ces messieurs.
Les mardi pairs, c’est pareil.
Si le Juge porte sa toque, il recule de trois cases tellement c’est ridicule.
Si vous faites un double six, allez à la case « rapport » sans toucher les 200 écus.
Dans les escaliers, le Commissaire au Commerce n’a jamais la priorité. Et s’il demande pourquoi, il passe son tour.
Tout le monde laisse la place aux Commissaire aux Mines. Bah ouais, il se balade souvent avec une pioche, alors on rigole pas avec ces gens-là !
Quand le Comte a oublié sa couronne le matin, tout le monde a le droit de se venger de son dernier commentaire perfide en le bousculant et faisant ensuite mine de ne pas l’avoir reconnu. S’il porte sa couronne, FUIS, FUIS, PAUVRE FOU !
Si le Bailli monte par le grand escalier spiralé étroit et glissant menant à l’antichambre de la salle du Conseil en tenant quelque chose de lourd et qu’il aperçoit un rat, il devra tout redescendre et recommencer, pour conjurer le mauvais sort. Au bout de la troisième fois, le Connétable sera prié de récupérer son animal, le Conseil ayant pris du retard.
Si un Conseiller sans poste précis rencontre le Connétable sur les remparts, il est de garde la nuit suivante. Surtout s’il a une femme jalouse et méfiante.
Le Mardi, le Capitaine fait la cuisine. Le Mardi suivant, on le dispense de la faire, à vie.
Si le Procureur met le pied sur une dalle noire un jour impair avant d’arriver à un carrefour, il cède le passage à tout le monde, sauf au Commissaire au Commerce si celui-ci est revêtu d’habits gris clairs avec un liseré blanc. Si le Prévôt arrive, il a le droit de passer sa mauvaise humeur dessus avant de passer quand même son tour.
Il est interdit de faire un croche-pied aux conseillers qui doublent par la droite, sauf s’ils ont une grosse pile de parchemins dans les bras. S’ils doublent par la gauche, ils sont ringards, on les ignore.
y'a aussi d'autres règles, mais c'est bien plus amusant de ne les dévoiler qu'au fur et mesure de la distribution des blâmes pour ceux qui ne les ont pas respectées.