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Arpentant en silence les recoins de mon âme
Obscurs ou lumineux, sans distinction aucune
Mes pensées, de ma vie, entretiennent la flamme
Pour l'amour et la haine, la joie et la rancune

Tout au long du chemin, les ténèbres s'avancent
L'affliction, le malheur, obscurcissent le ciel
Pendant que l'allégresse s'extirpe de la danse
A trop vouloir en faire, elle s'est brûlée les ailes

Meilleurs étaient les temps, plus dure sera la chute
Abattue en plein vol, la colombe est tombée
Et l'on vient à penser que vaine serait la lutte
Les jours d'hiver, toujours, succèdent à l'été

Quand tout a basculé, quand la douleur est là
Qu'elle fouaille sans relâche jusqu'aux tréfonds de l'être
Qu'elle ravage, sans s'arrêter, de ci, de là
Quand par-delà l'humain, elle atteint le paraître

On se compose un masque, pour n'en laisser rien voir
On se compose un masque, pour ne pas s'effrayer
On se compose un masque, pour conserver l'espoir
On se compose un masque, simulant la gaieté

Quand bien même le soleil viendrait à resurgir
Subsisterait encore un relent de noirceur
Obscurité infâme, ténèbres à bannir
Incapables qu'elles sont de partir sans douleur

Alors faudra-t-il s'y attaquer, aux racines
De ce mal qui, rampant, s'établit à demeure
Pour la moindre raison, une douleur qui lancine
Ou bien tout simplement une flamme qui se meurt

Dès les premières lueurs, se remettre à l'ouvrage
Patiemment rebâtir ce qui n'a résisté
Aux lourds coups de bélier d'un esprit dans l'orage
Remplacer vaillamment toutes ces fleurs fanées

Oser, avec courage, redresser son échine
Se relancer, encore, dans ce combat sans fin
Et repartir encore, même au milieu des ruines
Se redresser, encore, quand tout semble si vain